Contentieux et accidents

De nombreux contentieux avec la commune

Des litiges récurrents ont opposé M Grandjean à la municipalité, le plus souvent à cause du problème de l’eau. En voici quelques exemples retrouvés dans les archives conservées par CRVB :

  • Dès 1857, les riverains craignent que l’exploitation d’une mine en haut du village mette en péril les sources et la fontaineinstallée depuis peu à cet endroit :A cause des galeries, les sources risquaient de s’infiltrer dans le sol, les conduites pouvaient être bouchées et l’eau de la fontaine serait trouble.
  • En réponse, le 28 juin 1857, M Grandjean affirme que ces arguments sont « une véritable chimère » et assure que l’eau ne manquera jamais. (texte de la lettre)
  • Fin 1859 : Délibération du conseil municipal demandant au concessionnaire de creuser la galerie ailleurs que sous les sources, sous peine de faire tarir la nouvelle fontaine.
  • Le 5 février 1865, le maire est autorisé à ester le sieur Grandjean en justice pour qu’il restitue un terrain dont il n’est pas propriétaire et sur lequel il a planté des sapins.
  • Un jugement du 29 février 1868 charge la Sté Grandjean de l’entretien des corps de la fontaine de Jériko, jusqu’au bouge de cette fontaine. (extrait de la demande de la commune)
  • 1869 : Litige au sujet d’un pont sur le chemin des Narvannes et permettant de rétablir le passage avec le sentier de Jériko.
  • 1871 : la fontaine ne coule plus, mais l’eau arrive encore au bouge.
  • Février 1873 : Le préfet confirme un arrêté du 30 décembre 1872 autorisant le concessionnaire à creuser un puits de recherches dans un bois appartenant à un propriétaire privé (M de Lépineau, par ailleurs maire de Bouxières de 1873 à 1879).
  • Juin 1873 : la SA des Forges & Fonderies de Montataire recherche les raisons pour lesquelles « la fontaine du haut du village a cessé à peu près entièrement de couler » depuis septembre 1872.

Le contentieux lié à la question de l’eau s’est poursuivi bien après la fermeture de la mine. Entre 1951 et 1963, de nombreux courriers avec la SA des Forges & Acieries du Nord & de l’Est portent sur le lavoir de la rue Cendrillon.

Accidents du travail

Beaucoup d’accidents ont eu lieu sur le site de la mine. On en dénombre environ 200 en 1900, 100 en 1901, et encore une 30aine en 1931, l’année de la fermeture. Le plus souvent, il s’agissait de blessures relativement légères provoquées par la chute de minerai.

Mais un jour de 1873, un charretier est mort, écrasé sous son chargement.

La mort d’un mineur

Le 23 décembre 1873, Nicolas Bartout, 39 ans, est décédé à l’hospice de Pompey suite à l’accident dont il a été victime le même jour à la mine de Bouxières : La charrette de minerai s’est renversée, tuant le charretier et le cheval.

Nicolas Bartout était né en 1834 à Vergaville, près de Dieuze (Moselle). Suite à l’annexion de l’Alsace-Moselle par l’Allemagne, il a opté pour la nationalité française.

Le recensement de 1872 mentionne qu’il habitait Au-dessus du Clos à Bouxières avec Joséphine Collin son épouse et leurs quatre fils âgés de 4 à 13 ans. Les aînés travaillaient à l’usine de Montataire.

Par lettre du 3 avril 1874, le directeur général de l’usine de Montataire se déclare irresponsable «de la mort si regrettable de l’ouvrier Barthoud » : ce dernier est seul responsable de sa mort, car il n’avait pas placé de sous-ventrière à son cheval. Un secours sera toutefois accordé à sa veuve et à ses enfants. (texte de la lettre)