Malgré la propagation du Covid-19, trois restauratrices sont parvenues à mettre en place le chantier de restauration du mur chevet.
Le 23 mars, Dominique Luquet, Laurence Blondaux et Madeleine Roux ont ainsi entrepris le dégagement des différentes couches d’enduit recouvrant des peintures du XIXè et du XVè, dans le total respect des « gestes barrière » et de la distanciation physique imposés par l’actualité …
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| Le dégagement s’effectue au scalpel … | |
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| … laissant apparaître des décors du XVè et du XIXè. |
Comme pour la 1ère phase de restauration d’octobre 2017, une fois le dégagement terminé, les restauratrices devront gommer la poussière et les sédiments puis, le cas échéant, procéder à de légers ajouts de pigments dans le but d’assurer une meilleure lisibilité de certaines scènes.
Les 1ères photos sont prometteuses. Elles suscitent rapidement les commentaires de deux professionnelles, depuis leurs lieux respectifs de confinement: Marie Gloc, conservatrice des MH à la DRAC, et Ilona Hans-Collas, co-fondatrice du Groupe de Recherches sur la Peinture Murale.
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| Une des 1ères découvertes : Jehan de Ney, vraisemblablement un donateur |
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| Ce personnage tenant un livre a pu être identifié grâce à l’inscription « S.Claudius » | |
Les nombreuses marques d’impact sont dues au « bûchage » méticuleusement pratiqué par un artisan chargé de recouvrir le mur et ignorant la présence de décors peints. Les restauratrices vont boucher ces trous avec un mortier de sable et de chaux.
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| Un immense Saint Christophe portant Jésus pour traverser une rivière … poissonneuse |
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| Une armoire liturgique était encastrée dans le mur; au fond, un oculus. |
Au terme du dégagement, la plupart des personnages a pu être identifiée: St Nicolas, St Christophe portant l’enfant Jésus sous les yeux d’un ermite, St François recevant les stigmates accompagné de Frère Léon (?), St Honoré, St Fiacre, St Claude, le donateur Jehan de Ney.
Seule l’identité de deux personnages reste actuellement mystérieuse: un pèlerin (?), et un moine (?) tenant un calice.
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| Sur le relevé de D. Luquet, on remarque que les dimensions de la niche centrale ont diminué au cours des siècles. A l’origine, c’était une baie, ouverte vers l’est. |
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| Devinez-vous une main avec une marque noire ? C’est ainsi que les restauratrices ont identifié St François recevant les stigmates. |
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| La pelle à pain est l’attribut traditionnel de St Honoré, patron des boulangers |
La phase de restauration va maintenant commencer.
Les restauratrices sont confiantes : seule la scène de St François restera difficilement lisible. Les autres leur semblent belles et peu abimées !
Et voilà en effet que le talent de nos artistes nous permet d’admirer des scènes peintes il y a plus de 500 ans … Pour apprécier le résultat, par exemple avec la scène de Saint Christophe, il suffit de comparer avec les photos précédentes !
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Jehan de Ney, avant et après restauration
Le personnage supposé être un pèlerin a finalement été identifié grâce au dessin situé au pied du bâton :
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Un chien apportant du pain à … saint Roch
La restauration du mur chevet a pris fin le 16 avril, et aura duré à peine 4 semaines.
Les dernières photos reçues démontrent à nouveau la qualité du travail effectué par les trois restauratrices sur le mur le plus abimé du choeur …
Connaissance et Renaissance du Vieux Bouxières 