Considérée par les premiers chrétiens comme un symbole d’humiliation et d’infamie, la croix a trouvé sa place dans les lieux de culte dès le VIème siècle comme objet de vénération.
Au XIème siècle, des croix seront érigées à l’entrée des bourgs, aux carrefours des chemins et sur la place des villages, comme pour rappeler à l’homme du Moyen Age la présence de Dieu et la persistance de sa protection . La croix prend alors une importance grandissante, à la fois dans la vie du chrétien et dans celle de sa communauté.
On lui confère bien sûr une valeur spirituelle et une fonction méditative mais elle prend aussi une dimension historique et artistique au travers de ses multiples représentations : crucifix, croix de clocher, croix de cimetière, croix de chemin, croix de consécration, croix de dévotion, croix de mission.
L’Eglise s’est longtemps consacrée à l’évangélisation des populations lointaines mais aussi à la mission intérieure, comme pendant tout le XIXesiècle. Une mission était un temps fort dans la communauté paroissiale. On accueillait un prêtre missionnaire diocésain dont la prédication devait raviver la foi, restaurer la pratique religieuse, insuffler un nouvel élan spirituel.
La mission apportait un réel bouleversement. Les exercices pieux alternaient pendant plusieurs jours, messes, prédications, confession, récitations de chapelet puis, pour perpétuer le souvenir de cette mission, on érigeait solennellement une croix en un lieu symbolique.
A Bouxières, il en existe quatre :
- la croix des Trois Marronniers ;
- la croix du Château ;
- la croix des Coutances ;
- la croix de Saint Gauzelin .
Avec ces croix, on est en présence d’un petit patrimoine rural non classé. Spécifique, ignoré, étouffé par la périurbanisation, victime de la déchristianisation, il est pourtant le témoignage de la piété des hommes des siècles passés et de l’art des tailleurs de pierre. Comment le préserver, le mettre en valeur et le transmettre ? La question reste posée …