L’abbaye de Bouxières

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Cette video permet d’imaginer l’abbaye qui a dominé notre village durant plus de 8 siècles…

L’abbaye en 3D

Reconstitution en 3D de l’abbaye de Bouxières, à partir des écrits de Henri-Antoine Regnard de Gironcourt (1766), Dominique Saunier (1797) et Henri Lepage (1859).

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LA FONDATION

En 922, le roi de Francie occidentale Charles III le Simple désigne Gauzelin pour être évêque de Toul.
Souhaitant un renouveau de la vie religieuse dans son diocèse, celui-ci cherche à fonder une abbaye de femmes.
Il choisit la colline de Bouxières où se trouvait déjà un ermitage ancien.
Il y établit quelques moniales sous la Règle de Saint Benoît, dans un monastère dédié à la Vierge Marie. Plus tard, on parlera de « l’insigne église collégiale Notre-Dame de Bouxières ».

« Sceau du chapitre de la Bienheureuse Marie de Bouxières »

L’acte de fondation

Le cloître

La crypte

Le périmètre de l’abbaye s’étend petit à petit vers le sommet de la colline.
Les religieuses se font construire des maisons individuelles et des bâtiments agricoles autour de l’actuelle « Grande Cour ».

Modestes à l’origine, ses possessions temporelles s’accroissent de façon importante, grâce à Gauzelin et ses successeurs.

LA SECULARISATION

La pratique moins rigoureuse de la règle monastique conduit, aux XIIe et XIIIe siècles, à une sécularisation progressive.

L’abbaye se transforme alors en chapitre noble, et les moniales deviennent chanoinesses.

Elles sont au nombre de quatorze et se partagent les revenus de l’abbaye.

On distingue les dames capitulantes et les dames nièces ; seules les premières ont voix au chapitre et élisent l’abbesse.

L’abbaye recrute uniquement dans les grandes familles d’ancienne noblesse de Lorraine, puis de France et du Saint Empire.

Au XVIIIe siècle, chaque postulante doit faire la preuve de seize quartiers de noblesse.

Durant ses huit siècles et demi d’existence, le chapitre N.D. de Bouxières est seigneur du ban de Bouxières et exerce ses droits sur de nombreuses possessions, villages, églises, terres agricoles.

Il nomme le maire et le curé, ainsi que les gens de justice : échevin, garde-forestier, garde des cabarets et des fontaines, etc.
Il fixe la date des vendanges. Les paysans lui doivent trois jours de corvées par an.
Il perçoit impôts et redevances, comme par exemple le droit de passage pour traverser la Meurthe.

En plus d’une vie sociale active, les chanoinesses se consacrent principalement à deux activités :

  • la prière et la célébration des offices, le plus souvent le matin ;
  • l’action charitable.
    A ce titre, elles portent secours aux pauvres, aux malades, aux pélerins et entretiennent l’hôpital et la Charité. En 1734, elles fondent l’école charitable pour les jeunes filles de Bouxières.

En 1750, elles ont fait aménager en promenade la prairie s’étendant à proximité : 300 tilleuls provenant de la forêt de Haye ont été replantés pour dessiner une étoile à 8 branches.
La Pelouse est classée « Site naturel » depuis 1939. Voir le document

La Révolution de 1789 entraînera la disparition de l’abbaye, que les chanoinesses désiraient quitter depuis 1786, pour s’installer à Nancy dans les bâtiments du couvent des Minimes de Bonsecours.

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chapitres de Dames nobles dans l’ancienne Lotharingie

Apparues dès le XIe siècle, ces institutions religieuses féminines se développent dans les provinces ou états actuels de Lorraine, Alsace, Franche-Comté, Belgique, Pays-Bas, Rhénanie.
Les plus connues parmi ces abbayes séculières sont Baume-les-Dames, Migette, Masevaux, Ottmarsheim, Mons, et bien sûr, en Lorraine, Epinal, Bouxières-aux-Dames, Poussay et Remiremont.